Mon premier vrai match de rugby, c’était au Parc des Princes. Mes collègues profs d’EPS, soucieux de parfaire ma culture sportive, m’y avaient traînée. Je m’en souviens comme si c’était hier : le Stade Français contre le Stade Toulousain : du rose contre du rouge et noir. Choc des couleurs ! J’essayais vainement de me rappeler des règles du rugby et de suivre le match… La mascotte, un espèce de grizzly géant, faisait le tour du stade et amusait la galerie. Mi-temps annoncée.
Et là, sur la pelouse balayée quelques minutes auparavant par des monstres de muscles tout en puissance, est apparue, en tenue légère et affriolante, la Brigade des Sapeurs-Pompiers Gymnastes de Paris… tout en finesse, en légèreté, ces athlètes longilignes ont installé des trampolines et se sont mis à voler dans les airs, tournoyant, virevoltant sous mon nez. Je garde le souvenir assez précis de ses mini-shorts flottants rouges et de maillots moulants sans manches blancs ; les mini-shorts volant au vent et lors des courses vers les trampolines… Quel contraste ! quel plaisir des yeux ! quelle beauté du geste ! quelle grâce dans l’atmosphère ! quelle allégresse ! J’aurais aimé que cela ne s’arrêtasse jamais…
Pourtant, loin d’être sensible à l’uniforme, mon âme s’est laissée embarquer sans complexe vers ces envolées éthérées. Rien que d’en parler, j’ai le coeur qui vibre et mes yeux papillonnent…
Alors oui aux matchs de rugby mais seulement avec une mi-temps de gymnastes…ou comment allier, force, brutalité, stratégie et virilité avec finesse, légèreté, dextérité et allégresse.
Quand rugby rime avec souvenirsTout jeune déjà, je me passionnais pour le Tournoi des 5 Nations. Les matchs étaient alors commentés pat le regretté " Roger Couderc" qui n'hésitait pas à encourager notre équipe avec des "allez les petits !" devenus légendaires.Même "quand la cabane était par-dessus le chien", j'admirais notre équipe car toujours vers la fin du match, elle savait faire preuve d'un sursaut d'orgueil et cela me consolait. Perdre n'est rien quand on perd avec les honneurs.Je me souviens du géant Estève impérial en touche, de Jacques Fouroux petit en taille mais grand par le talent, se détendant comme un diable qui sort de sa boite pour offrir un ballon à ses avants. Je me souviens aussi de toi Jean- Pierre Rives, casque d'or,le maillot et la crinière rougies, se débattant furieusement pour échapper à l'adversaire.Comme vous étiez beaux dans la bataille, comme je vous aimais!Ce soir, ce sera un grand match,un match de rêve, avec France-Angleterre,on ne sera pas déçu. On retrouvera les grandes valeurs du SPORT, respect de l'adversaire, courage et fraternité.Que le meilleur gagne! Et sans vouloir contredire Monsieur Cambronne, M…. aux français!… puis viendra le moment de la mi-temps (la 3ème hélas!) âmes sensibles s'abstenir… n'est pas pompier qui veut!Philbi
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