Mercredi dernier, j’ai vécu une expérience sonore inédite dans ma courte vie de mélomane. Ça s’appelle la Colonie de Vacances et c’était à l’Antipode.
Si la colonie de vacances est synonyme d’enfants, de bruit et d’animations, on peut dire que les deux derniers points étaient présents (peut-être les trois au fond !). Quatre groupes réunis le temps d’une soirée, classique me direz-vous. Sauf que les quatre groupes sont installés sur quatre scènes et que le public est prié de s’installer au centre de la salle. Deuxième détail : les quatre groupes jouent en même temps. Troisième détail : quand on sait que les quatre groupes font partie de la scène noise rock française en vogue à l’heure actuelle, on peut effectivement craindre un joyeux charivari pour nos tympans !
La Colonie de Vacances @antipode – Flickr Alter1fo
Public essentiellement masculin donc ce mercredi soir à l’Antipode. Eh quoi ? les filles n’aimeraient pas guitares et batteries x 4 ? franchement, je ne comprends pas. Bon en fait, si. Mon odorat a très vite compris. Ambiance sueurs et odeurs, l’Antipode ressemblait à un grand vestiaire de foot. Mais j’ai mis de côté mes vils instincts de princesse fille, et je ne suis pas partie en courant…
Le dispositif scénique était quand même tout à fait fascinant… Et quand Marvin, Pneu, Electric Electric et Papier Tigre s’installent et commencent à jouer, on se retrouve au beau milieu d’une avalanche de décibels, partant d’un côté de la salle, se répondant, se percutant… Comme la sensation étrange d’être une boule de flipper au milieu d’un champ de décibels explosant de toutes parts.
Non seulement la configuration scénique est étonnante mais celle du public également. D’habitude, vous n’apercevez que le dos de votre voisin de devant. Là, torsions et torticolis aidant, chaque spectateur regarde dans un sens puis l’autre, suit tel ou tel groupe, écoute tel ou tel son en raison de sa provenance… Étonnant donc de voir tous ses visages non figés et orientés vers une seule scène. Amusant de remarquer combien tous ses visages sont bardés d’un sourire jusqu’aux oreilles, preuve que l’expérience sonore est enthousiasmante.
Electric Electric – Flickr Alter1fo
Marvin – Flickr Alter1fo
Plaisir aussi de voir ces quatre groupes s’observer, se suivre, se lancer des regards, grimacer quand l’effet recherché est raté.
Papier Tigre – Flickr Alter1fo
Mais harmoniser 4 batteries, une dizaine d’amplis et une quarantaine de pédales relève du défi sonore et musical ! Défi relevé en tout cas… Après 1h30 de concert et des tympans malmenés, on en redemande encore…
Pneu – Flickr Alter1fo
Et un grand bravo à mes petits camarades d’Alter1fo qui se sont frayés un chemin dans cette configuration de salle étonnante pour rapporter quelques photos (et un article !).