Crise de foi(e) à l’italienne

Profiter d’une virée à Nantes pour enfin mettre les pieds dans la cathédrale, voilà qui est fait. Et dans le même genre, je suis allée m’enfermer au cinéma pour voir le dernier film de Nanni Moretti : Habemus Papam. Et malgré ma laïcité convaincue, je ne saurais que trop vous recommander d’aller voir ce petit bijou de cinéma italien.

Étonnant comme ce film est drôle alors que la situation est dramatique (enfin aux yeux des chrétiens surtout). Un conclave qui s’éternise, un pape qui refuse de se présenter au balcon et refuse d’assumer le titre qu’on lui a décerné. Et quand Nanni Moretti joue le rôle d’un psychanalyste appelé à la rescousse, on ne peut que s’esclaffer gaiement. La scène du tri des médicaments est subtilement drôle. Le tournoi de volley-ball organisé dans l’enceinte du Vatican est finement cocasse, même si parfaitement improbable… Quant au conclave en lui-même, les réactions des cardinaux sont tout simplement hilarantes.

Michel Piccoli est surprenant dans ce rôle de Pape qui perd la foi. Il parle un italien parfait (d’ailleurs, interdiction de voir ce film autrement qu’en VO !). Et je me suis surprise à éprouver beaucoup de compassion pour ce pape, hésitant, respirant avec difficulté et se déplaçant à grand-peine. Tel Tantale, le poids du monde lui tombe sur les épaules…

Au final, pas grand-chose à voir avec la religion. On assiste surtout à la vie d’un homme en proie aux doutes, à une angoisse existentielle, urbi et orbi, face à la fonction qui lui est attribuée. Mais se pose aussi la question du rôle que nous jouons face aux responsabilités, à notre vie elle-même, comme dans un grand théâtre. Et si au fond, tout ça n’était que du cinéma ? si tout ça n’était qu’une histoire de fumées, noire ou blanche, peu importe… Contentons-nous de jouer au fond.

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